J’aime la poésie, je hais les poêtes.
J’aborhe leurs semis de mots dont rien n’éclot dans les terres sèches
Séduction morbide que de mâcher de la beauté à s’en casser les dents.
Glisser sur toute chose, écraser le réèl de son emphatie de mort debout.
Ciseleurs de l’inutile comme une faim en soi,
et autour,
les gens meurt.
Vous écrivez la vie, je suis de ceux qui la vivent,
à chaque instant,
pour l’éternité,
sans autre prétention,
sans laisser de traces.
Je crève la fumée des intentions par mes vibrations.
Et j’en crève.
—
La vie m’épuise et me nourrit de hourras sans aura.
Je m’échine à puiser des machines à muser,
sans mesure,
en murmures tonitruants.
Les fruits trop mures explosent entre mes mains trop fébriles
mes doigts gourd se trompent de temps et s’empâtent sans épate.
Est-ce le début
D’un autre temps d’illusions rayonnantes
Qu’est-ce qui pourrait avoir plus de valeur qu’un instant, une éternité de bonheur même fragile ?
A se complaire dans un gouffre de désespoir esthétisé on s’aseptise en anti-douleurs inefficients.
Les bavards avares d’émotions avec leur mots lotions nous enduisent en erreur.
La vérité n’est pas ailleurs, elle est là dans le présent à vivre et à offrir vite,
avant la faim.